vendredi 25 février 2011

J'aime The Stills (et les rutilantes décapotables)

À quoi bon fréquenter Platon, quand un saxophone peut aussi bien nous faire entrevoir un autre monde ? Emil Michel Cioran, écrivain et philosophe roumain, a vu juste.

La musique transporte. L’instant d’une pièce, elle rassemble les esprits dissidents, dissipe les illusions raciales et envoie aux oubliettes la hausse d’impôts annoncée. Bref, elle réussit là où bien des politiciens et grands philosophes de ce monde ont échoué.

La musique galvanise. L’espace d’un moment, elle réchauffe l’ambiance des plus grands stades. Elle fait lever de leur chaise les oncles pourtant repus et grisés. Elle fait lever les foules pendant les intermèdes d’une partie d’hockey qui s’éternise. Bref, elle a l’effet d’une douche froide lorsqu’il fait 45 degrés et l’effet d’un double espresso quand on a la gueule de bois.

Oui, elle adoucit les mœurs, mais elle peut aussi faire trembler les murs de la maison. Dès que les haut-parleurs projettent leurs premières notes, nous levons les mains au ciel, tels des disciples en transe devant un prédicateur en soutane. Hypnotisés et sous le charme, nous nous laissons portés par la vague endiablée, soudainement convaincus que nous détenons la Vérité : « Chéri, regarde-moi, je roule enfin des hanches comme la torride Shakira » et chéri, de répondre « Ma voix éraillée et un peu fausse séduit, n’est-ce pas? »

Des soupers qui tombent à plat? Levez le son. Des partys qui tardent à lever? Optez pour Thunderstruck d’ACDC et constatez le résultat. Empreint de nostalgie? Enfilez vos bons vieux écouteurs et tapez-vous l’un après l’autre l’ensemble de vos vieux classiques, calé dans votre divan préféré, bas de laine aux pieds.

Et ces temps-ci, ce sont les rythmes du jeune groupe montréalais The Stills qui m’aident à rendre les minutes de trafic moins pénibles le matin. Le son au maximum, je m’imagine les cheveux dans le vent à bord d’une rutilante décapotable, sur les routes de la Californie, accompagné de Chéri. Et lorsque tout à coup, de sa plus belle voix éraillée et un peu fausse, il se met à chanter, je monte encore plus le volume et j’implose de bonheur!

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